Bonjour !
Le psychologue Robert Gifford a étudié nos leviers d’action ou d’inaction face au changement climatique et notre impact écologique. À travers son concept “Dragons of inaction”, il met en évidence plusieurs biais pouvant expliquer notre inaction face au changement climatique.
Lorsque l’on étudie comment les populations dans le monde perçoivent le changement climatique, on s’aperçoit que ce sujet est hautement politique et personnel. Avec Resilients.fr, nous espérons vous apporter quelques éléments et outils pouvant vous aider à mieux comprendre et anticiper votre résilience, de façon concrète. Nous pensons qu’une approche pédagogique autour des pénuries peut nous permettre de mieux appréhender les tensions climatiques. En passant par le ventre, on espère ainsi accompagner la prise de conscience du changement climatique et ses conséquences.
Cet épisode, vous l’aurez compris, parle de résilience alimentaire.
En cette période de fêtes de fin d’année, nous passons, pour la plupart d’entre nous, énormément de temps à table. Cela participe à notre quotidien et à notre culture. Le repas gastronomique des français est même inscrit depuis 2010 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Pourtant, la sécurité alimentaire n’est pas encore perçue comme un risque majeur. Le décalage croissant entre notre consommation et la finitude des ressources (dégradation accélérée des écosystèmes) ne semble inquiéter que trop peu de citoyens. Ce sujet qui a fait l’objet d’une résolution au Sénat a été rejeté le 12 décembre 2019.
Nous avons déterritorialisé la production alimentaire.
Que se passerait-il demain si notre système alimentaire venait à s'effondrer ? Sommes-nous suffisamment résistants pour affronter de potentielles crises ? Comment est organisée notre survie alimentaire ? Savez-vous que les supermarchés en ville ont 3 jours d’avance au maximum ?
Bref, comment définir la résilience alimentaire ?
Pour faire simple, il s’agit de la capacité d’une organisation à se procurer, dans le temps, une alimentation suffisante, adaptée et accessible pour fonctionner et faire face à des perturbations variées et même imprévues.
Fort de cette définition, pensez-vous être résilient alimentairement ? Nous non.
Fragilité du système.
Ce système malgré sa fragilité a pourtant tenu pendant la Covid mais n’a provoqué aucune prise de conscience gouvernementale et sociale sur ce système qui peut défaillir puisqu’il repose sur des infrastructures et une logistique tournée vers l’efficience et l’industrialisation. Nos territoires ne sont pas autonomes non plus. Ils sont dépendant du balai des camions de la grande distribution.
Pendant la Covid, les ventes alimentaires ont augmenté subitement en février 2020 : +100% pour les pâtes et les conserves de poisson, +70% pour les céréales, +50% pour le riz et la purée, +40% pour les conserves de légumes, l’huile et l’eau.
Comment (ré)agir?
Stocker ce que l’on consomme et consommer ce que l’on stocke. Mais surtout, autant que possible : il faut produire une partie de son alimentation.
Si vous souhaitez vous constituer un stock alimentaire comme le faisaient nos grands et arrières grands-parents, il est bon de rappeler certains points :
Adapter son stock aux besoins alimentaires de son foyer et noter ces besoins sur deux semaines. En multipliant les chiffres par deux, vous aurez ainsi une lecture générale de vos besoins pour un mois.
Acheter et conserver ce que vous mangez habituellement (les rations de combat de l’armée russe entreposées à la cave risquent de faire mauvais effet le jour où vous les donnerez à vos enfants 🤔)
Stocker des aliments à cuisiner et des plats déjà cuisinés.
L’alimentation à un coût. Un stock se constitue au fil de l’eau afin de ne pas dépenser excessivement.
Pratiquer le “copy-can” : le fait d’acheter régulièrement les produits en double.
Les dates de consommation sont à surveiller (possibilité de faire un tableau ou de se mettre des rappels dans un calendrier)
Pendant l’année, le stock doit être inspecté (humidité, rongeurs, etc.)
L’eau prend de la place à être stockée, il faut en avoir ainsi qu’un filtre par exemple.
Penser à stocker des choses qui ont du goût (chocolat, confiture, condiments, etc.). Pour le moral, c’est primordial.
Avoir des aliments à donner, offrir à ses proches, ses voisins.
→ Pour aller plus loin, jetez un œil à notre épisode 3 → notamment sur la catégorie des liens ;)
🕯 « Choisir de vivre sans eau courante ni électricité.» Un puissant documentaire qui raconte la vie d’hommes et de femmes qui se dirigent volontairement vers l’effondrement. → Visionner le documentaire
🍖 Résilience alimentaire et sécurité. Quels sont
les risques sur la chaine alimentaire en France ? → Écouter le podcast
⛏ Vous souhaitez vous lancer dans
la permaculture ? Et si on parlait des buttes ? → Lire l’article
→ Une excellente nouvelle année à vous, et si cela vous a plus, ajoutez un petit cœur et parlez de notre travail autour de vous :)
Les chiffres clés du secteur agricole français:
Surface agricole utile (SAU): 28,7 millions d’hectares en 2017, soit 54 % du territoire métropolitain
La superficie agricole utilisée (SAU) est une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux...), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers...).
La production céréalière a représenté 68,5 millions de tonnes pour la campagne 2017-2018, soit environ une tonne par habitant. 51% a été destiné à l’exportation, 30% à l'alimentation animale seulement 10% pour l’alimentation humaine
En 2020, la France métropolitaine compte 389 000 exploitations agricoles, soit environ 100 000 de moins qu’en 2010 lors du dernier recensement. Dans le même temps, la taille des exploitations continue d’augmenter (69 hectares en France métropolitaine et 5 hectares dans les DOM).
Agriculture biologique ça représente 36 700 exploitations AB ou en conversion en 2017 représentant 6,5 % de la SAU.
50 % des moyennes et grandes exploitations dégagent moins de 1 700 euros bruts de revenu par travailleur en 2017, 25 % en dégagent moins de 650 euros et 25 % en dégagent plus de 3 100 euros.
16 % des terres agricoles de l’Union européenne